Satoshi Shiki et le dôjinshi

Parallèlement à ses activités professionnelles, Satoshi Shiki publie régulièrement des dôjinshi de manga, des recueils publiés sans éditeur et distribués en dehors du circuit traditionnel.

Petit tour d’horizon du monde du dôjinshi et de l’activité de Satoshi Shiki dans ce domaine.

Dôjinshi ? Qu’est-ce que c’est ?

A l’instar des fanzines, les dôjinshi sont des œuvres publiées en amateur et principalement vendues lors de conventions. Entre autres, il peut s’agir de mangas, de romans, de jeux vidéo ou de recueils de dessins.

Couverture du catalogue du Comiket 101
Couverture du catalogue du Comiket 101

Dans le domaine du manga, beaucoup d’auteurs font leurs premières armes par cette voie, qui leur permet de se faire connaître. Même une fois leur notoriété acquise, certains d’entre eux continuent de publier des dôjinshi. Ils sont pour eux un moyen de travailler sans pression, ni contrainte.

Les contenus des dôjinshi de manga sont variés. Certains mangakas, illustrateurs ou animateurs publient des recueils d’illustrations, de croquis ou de dessins préparatoires consacrés à leurs travaux récents ou les plus connus. La parodie a également une place de choix. Qu’ils soient connus ou pas, les auteurs reprennent les univers et les personnages à la mode et les font évoluer dans une histoire parallèle où toutes les libertés, et même les excentricités, sont permises. Les dôjinshi parodiques à caractère coquin ou même pornographique sont ainsi légions.

Un dôjinshi est financé par son auteur. Il a donc la charge des frais de fabrication des différents exemplaires de son ouvrage, mais également de la participation aux conventions durant lesquels il peut le proposer au public. Une fois les différents frais engagés remboursés, il récupère tout le revenu généré par les ventes de son fanzine.

Publiés à faible tirage et rarement réimprimés, les dôjinshi peuvent devenir des pièces de collection, des raretés qui s’achètent à prix d’or, particulièrement ceux d’auteurs connus. Il est difficile d’en trouver en France, même si certains sites de vente en ligne en proposent et permettent d’en importer.

Le Comiket (pour Comic Market) est la plus célèbre convention de dôjinshi. Il se déroule deux fois par an (en août et en décembre) à Tokyo et rassemble les foules. Les auteurs de dôjinshi tiennent des stands où ils présentent et vendent leurs dernières productions. De nombreux mangakas reconnus tels que Kenichi Sonoda, Clamp ou Kazushi Hagiwara participent régulièrement au Comiket.

Satoshi Shiki et le dôjinshi

Satoshi Shiki a lui aussi effectué ses débuts dans le manga avec le dôjinshi. En marge de ses travaux professionnels, il participe régulièrement au Comiket où il présente ses nouvelles publications en amateur. L’essentiel de ce qu’il propose par ce biais consiste en des recueils de croquis. Il s’est également servi du dôjinshi pour publier son manga 69 Stormtroopers of Death, interrompu par Fujimi Shobo.

Petit passage en revue (non exhaustif) des dôjinshi de Satoshi Shiki.

KMF

Regroupant des croquis et des crayonnés de planches, KMF est principalement consacré à Riot. Il contient également des dessins de 69 Stormtroopers of Death, ainsi que les prémices de Piggstar (voir ci-dessous).

Couverture de KMF

Hi-Technology Suicide

Hi-Technology Suicide est un recueil d’illustrations publié par trois artistes, dont Satoshi Shiki. Publié le 30 décembre 1993, il contient 52 pages.

Couverture de Hi-Technology Suicide

69 Stormtroopers of Death

69 Stormtroopers of Death est un manga en trois dôjinshi, sortis en 1997 et 1998. Ce titre fut initialement prépublié dans le magazine Comic Dragon (Fujimi Shobo) entre 1993 et 1994, sans qu’aucun volume relié ne voie le jour. Satoshi Shiki compense ce manque par l’intermédiaire du dôjinshi, qui lui permet de donner une seconde vie à son manga et de compiler l’intégralité de ses chapitres.

Comportant environ 70 pages chacun, les trois volumes de 69 Stormtroopers of Death sont sortis le 16 août 1997, le 15 août 1998 et le 30 décembre 1998.

Couverture du tome 1 de 69 Stormtroopers of Death
Couverture du tome 2 de 69 Stormtroopers of Death
Couverture du tome 3 de 69 Stormtroopers of Death

En 2008, Tokuma Shoten rassemble ces trois dôjinshi en un volume unique, complété par un épilogue inédit et publié sous le titre 69.

Skin

Skin est une série de sept volumes sortis entre 1999 et 2002. Chaque recueil contient des illustrations, croquis et crayonnés de différents travaux de Satoshi Shiki et se compose d’une cinquantaine de pages.

Couverture du tome 1 de Skin
Couverture du tome 2 de Skin
Couverture du tome 3 de Skin
Couverture du tome 4 de Skin
Couverture du tome 5 de Skin
Couverture du tome 6 de Skin
Couverture du dôjinshi Skin 7

Riot Versus the World

Paru le 10 août 2001, Riot Versus the World réunit les deux premiers chapitres de ce qui aurait dû être le tome 4 de Riot of the World. Initialement prépubliés en 2000 dans le magazine Ultra Jump, ces deux épisodes sont les derniers à avoir été au sommaire mensuel. Ce dôjinshi de 42 pages constitue à ce jour la dernière publication connue autour de Riot.

Couverture de Riot Versus The World

Skin Earlobe

Skin Earlobe est un recueil de croquis et d’illustrations semblable aux Skin présentés ci-dessus. Celui-ci est entièrement consacré à Kamikaze. Publié le 29 décembre 2003, il célèbre la fin du manga phare de Satoshi Shiki. Il contient 56 pages au format A4.

Couverture de Skin Earlobe

Daphne in the Brilliant Blue Rough and Layout Collection

Il s’agit d’une série de deux volumes publiés en 2004. Reprenant le concept des Skin, ils contiennent des croquis et des dessins préparatoires produits par Satoshi Shiki dans le cadre de son travail sur la série animée Daphne in the Brilliant Blue.

Couverture du tome 1 de Daphne in the Brilliant Blue Rough and Layout Collection
Couverture du tome 2 de Daphne in the Brilliant Blue Rough and Layout Collection

Skin Elbow

Après les sept volumes de Skin et Skin Earlobe, voici Skin Elbow. Publié à la fin de l’année 2006, à l’occasion de la soixante-et-onzième édition du Comiket, il s’agit une nouvelle fois d’un recueil de croquis regroupant différents travaux parmi ceux auxquels Satoshi Shiki a participé depuis Daphne in the Brilliant Blue.

Couverture de Skin Elbow

Pilot

Présenté le 17 août 2007 au soixante-douzième Comiket, Pilot est le story-board de l’épisode pilote de Metal Hazard Mugen, une série animée à laquelle a participé Satoshi Shiki. Il se compose de 30 pages au format B5.

Couverture de Pilot

Daphne in the Brilliant Blue Spin Offed – Short Stories

Annoncé en deux volumes, Daphne in the Brilliant Spin Offed – Short Stories rassemble différentes histoires courtes mettant en scène les héroïnes de la série animée. Il s’agit de la compilation des différents suppléments de l’édition DVD de Daphne in the Brilliant Blue.

Composé de 82 pages au format B5, le premier volume de Daphne in the Brilliant Blue Spin Offed – Short Stories est sorti au Japon le 28 décembre 2008 à l’occasion de la soixante-quinzième édition du Comiket. Annoncé à plusieurs reprises, le second et dernier volume n’est toujours pas sorti à ce jour.

Couverture du tome 1 de Daphne in the Brilliant Blue Spin Offed - Short Stories

Skin Double Tooth

Publié le 13 août 2010, Skin Double Tooth compile divers croquis et illustrations de Satoshi Shiki. Ceux-ci mettent en avant différents travaux de l’auteur, tels que 69, « I », Mezame no Hermit, Daphne in the Brilliant Blue, Kamikaze ou XBlade.

Couverture du dôjinshi Skin Double Tooth

XBlade

Célébrant la fin récente de XBlade, ce dôjinshi propose aux lecteurs trois histoires courtes se déroulant après la conclusion du manga scénarisé par Tatsuhiko Ida. En guise de bonus, il inclut également une dizaine d’illustrations de dessinateurs rendant hommage au titre.

Le dôjinshi XBlade est sorti le 30 décembre 2013 pendant le Comiket.

Couverture du dôjinshi commémoratif consacré à XBlade

Skin 2014 Mi Happyō

Dans ce fascicule de quelques pages, Satoshi Shiki offre un aperçu d’un manga qu’il a présenté à un éditeur et travaillé avec lui, mais qui n’a finalement jamais vu le jour.

C’est une façon pour lui de montrer un aspect moins visible du travail de mangaka, celui de la création et des projets qui, pour une raison ou une autre (ici, un changement de rédacteur en chef et l’évolution éditoriale qui en a découlé pour le magazine concerné), restent dans les tiroirs, en attente de circonstances plus favorables, nécessitant d’être retravaillés ou définitivement abandonnés.

Constitué de quelques pages du manga et de quelques croquis présentant ses personnages, ce dôjinshi a été publié le 15 août 2014, à l’occasion de l’édition estivale du Comiket.

Couverture de Skin 2014

Dororo to Hyakkimaru-den Shuzaiki

Publiés en 2018 et 2019 lors des éditions 95 et 97 du Comiket, ces deux dôjinshi retracent les voyages de repérage que Satoshi Shiki a faits pour la préparation de son travail sur Dororo and Hyakkimaru. Il y présente les lieux qu’il a visités, les photos qu’il en a tirées et qui lui ont servi de référence pour les décors de son manga, le tout égayé par quelques croquis des personnages.

Couverture de Dororo to Hyakkimaru-den Shuzaiki T.1
Couverture de Dororo to Hyakkimaru-den Shuzaiki T.2

Le cas Piggstar

Couverture d'une publication de Shachihachi Nagoya et Piggstar

Lors de ses participations au Comiket, le studio Wrench de Satoshi Shiki est systématiquement associé à Piggstar. Ce studio est spécialisé dans la publication de dôjinshi pornographiques. A sa tête, on trouve le dessinateur Shachihachi Nagoya. Ce nom est en fait un pseudonyme qu’utilise Satoshi Shiki pour publier des œuvres destinées à un public adulte. Sous cette identité, le dôjinshi lui sert de défouloir, lui permettant de dessiner des scènes de sexe sans se soucier de rien d’autre.

Beaucoup des dôjinshi que publie Piggstar sont des parodies d’œuvres à succès : Gundam Seed ou Unicorn, Ichigo 100%, Full Metal Alchemist, les jeux vidéo Dead or Alive ou Final Fantasy, et même Harry Potter.

Ne vous fiez pas à certaines couvertures qui peuvent paraître mignonnes (comme celle d’une parodie de Full Metal Alchemist présentée ci-contre), car le contenu est on ne peut plus explicite.

Sources

Article initialement publié le 12 décembre 2009, actualisé le 18 mai 2023.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *