Kamikaze : Bizarre ? Vous avez dit bizarre ?

Au fil des volumes de Kamikaze, il arrive que l’on rencontre des éléments un peu obscurs. Selon les cas, il peut s’agir d’indices (qui prendront un sens plus tard), d’ambiguïtés (auxquelles on peut donner un sens) ou d’incohérences. Petit recensement volume par volume.

Dans le volume 1

L’identité de Keiko (pages 162 à 164)

La journaliste n’est peut-être pas aussi humaine qu’elle (et le lecteur) ne le croit. N’ayant jamais vu la cassette, comment a-t-elle pu deviner à l’avance quand se produirait l’explosion dans le métro ? Pourquoi est-elle la seule, et à une unique reprise, à avoir vu Ishigami sur la bande ? « Est-ce son intuition féminine ou autre chose ? »

Dans le volume 2

La situation de Kamuro, Keiko et des hommes de Shiranami juste après le réveil des monstres

Comment s’est déroulé le tout premier contact avec les monstres ? Que s’est-il passé dans la grotte après le réveil des monstres ? Pourquoi tous les protagonistes se retrouvent isolés, alors qu’ils étaient rassemblés dans le Honkan de la Terre ?

Rihei, blessé, rejoint Beniguma, qui était restée dans le village, et ils vont à la rencontre de Rikimaru et Kikunosuke, qui affrontent un monstre. Ils sont rejoints un peu plus tard par Kamuro et Keiko, sans que l’on sache où ils étaient, ce qu’ils ont fait et pourquoi ils ont tant tardé. Hinomoto et Akaboshi, quant à eux, affrontent chacun de leur côté un monstre.

Ce passage, occulté par l’auteur, apporte beaucoup à l’ambiance de cette deuxième moitié de volume 2.

Dans le volume 3

Mizuki connaît Ishigami ?? (page 27)

Lors de la rentrée des classes, Misao observe avec son amie Mizuki les nouvelles têtes de sa classe. Elle est intriguée par Aïda, qui, d’après Mizuki, serait arrivé en même temps que Kamuro. Or, Mizuki est censée, a priori, ignorer l’existence d’Ishigami (chose confirmée quelques pages plus loin quand elle tente de connaître le nom du soi-disant petit-ami de Misao), ou tout du moins faire croire à Misao qu’elle ne le connaît pas (puisqu’on apprend plus tard dans le volume qu’elle travaille pour Kaede). On pourrait penser qu’elle se trahit en parlant de Kamuro, mais le fait que Misao ne réagisse pas et qu’il s’agisse d’un dialogue plutôt anodin (l’auteur n’insiste pas du tout dessus) fait plutôt penser à une petite erreur de la part de Satoshi Shiki.

Beniguma ne sait pas lire ?? (page 112)

Beniguma demande à Keiko comment on lit les mots écrits sur le flacon de shampoing. Le fait que cela soit placé à la fin d’une scène lui donne une importance toute particulière et laisse à penser que Beniguma ne sait pas lire. Or, dans le volume 1, on voit Beniguma réviser pour ces examens et on apprend qu’elle va à l’école. Qui plus est, il s’agit d’une très bonne élève (cf. volume 5, dans l’entracte, page 15 : « les résultats de vos examens sont excellents »). Sur le forum, Alexiel m’a suggéré qu’il pourrait s’agir de Kanjis que Beniguma n’aurait pas encore appris. Possible. Shiki voulait, par l’intermédiaire de ce passage, montrer l’importance de Keiko dans l’éducation de Beniguma qui a toujours vécu en dehors de la société.

Le rôle d’Aïda (page 127)

Son rôle dans l’intrigue demeure très obscur. Le dialogue entre Kaede et Sae parle de lui comme d’un lien entre les tribus de l’eau et de la terre. On ne voit pas tellement en quoi et cela ne rend pas sa situation plus claire.

L’identité de Keiko (page 177)

Lorsqu’il voit Keiko pour la première fois, Aïda a l’impression qu’elle n’est pas humaine. Il se demande même si elle ne serait pas comme lui, née de l’union d’un humain avec quelqu’un du peuple de Kegaï. Et si sa première intuition était justifiée ?

L’apparition d’Otoroshi (page 250)

Comment et pourquoi est-il apparu comme cela, d’un seul coup, dans le temple où était détenu un des quatre-vingt-huit monstres ?

La cicatrice de Kamuro

On ne saura jamais l’origine de la cicatrice de Kamuro. On peut toutefois supposer qu’il l’a obtenue en affrontant les monstres, suite à la mort de son grand-père. Ces événements, qui font suite au volume 2 de Kamikaze, ne seront jamais décrits par Satoshi Shiki et cette balafre donne du poids à ce passage sous silence.

Dans le volume 4

Le retour de Kamuro et Misao

On ne sait pas depuis quand ils sont de retour en ville. Pourquoi ont-ils attendu pour rejoindre Keiko ? A moins qu’ils ne viennent juste de revenir d’Emishi. Dans ce cas, pourquoi Misao et Kamuro ne sont-ils pas ensemble ? Que faisait Misao en ville sur son scooter (sans casque en plus !) ? Bref, il s’agit d’un nouveau passage du récit occulté par Shiki qui nous prive de certains repères pour mieux appréhender la transition entre les volumes 3 et 4. Ce passage passé sous silence marque clairement le début d’une nouvelle partie dans l’intrigue de Kamikaze.

Otoroshi = Kayano ? (page 113)

La quatrième case de la page peut le laisser penser. On y voit un regard sombre, celui d’Otoroshi. Son visage est partagé en deux, une moitié normale et l’autre avec un œil presque félin qui rappelle celui de Kayano (déjà aperçu mais qu’on découvre réellement à la fin de ce volume).

L’identité de Keiko (pages 171-173)

Aïda continue de s’interroger sur l’identité de Keiko. A son entrée dans la grotte, il ressent une gêne dans le corps. Or, il est le seul à ressentir cela. Ni Misao, ni Beniguma ne ressentent cela alors que c’est la première fois qu’elles pénètrent dans la grotte. Keiko non plus ne réagit pas, pas plus qu’elle n’a réagi à sa première visite dans le Honkan de la terre (cf. volume 2). Alors pourquoi Aïda, lui qui est mi-homme mi-Kegaï, ressent-il cela ? Cela provient-il de son côté humain ? Si Keiko ne ressent rien à son entrée dans la grotte, c’est qu’elle est plus proche de Misao que d’Aïda, et donc pas aussi humaine qu’on ne le croit.

Dans le volume 5

Le cœur du chef du peuple de Kegaï (page 120)

Quel est ce cœur qu’Otoroshi tient fièrement et propose en récompense à ses monstres ? D’après Kaenguma quelques pages plus loin, le chef du peuple de Kegaï serait le chef de la tribu du Néant, c’est-à-dire Kayano, et donc Otoroshi. Celui-ci tiendrait donc son propre cœur dans la main ?

« Higa, autrefois, ce n’était qu’un sale gamin qu’on appelait Kikunosuké » (page 238)

A l’instar du cœur du chef du peuple de Kegaï, il s’agit typiquement du genre de phrase incompréhensible qui peut agacer. Elle pose effectivement des questions qui ne trouveront jamais de réponses. Faut-il y voir une indication sur le passé de Higa ? Plus jeune, était-il indiscipliné ou bagarreur ? Quant à « Kikunosuké« , s’agit-il de son ancien nom ou d’un surnom péjoratif lié à son comportement ? Et quel lien y a-t-il avec le personnage de Kikunosuké ? Aurait-il été baptisé ainsi par Higa, car celui-ci voyait en lui celui qu’il était avant ? Faute d’indices supplémentaires sur ce point dans le reste du manga, on ne peut pas non plus exclure l’hypothèse d’une traduction approximative ou erronée (cela ne serait pas la première fois).

Dans le volume 6

« Allons vers le nord » (page 134)

Après leur sauvetage par Misao, Tchikanaga et Kita décident de suivre l’instinct des cellules de monstres de Kita et de partir vers le nord où se trouve le Honkan de l’eau. Ce lieu sera le théâtre de la bataille finale. Pourtant, on ne verra jamais ces personnages y intervenir, ni dans le volume 6, ni dans le volume 7. Peut-être que l’auteur ne voulait plus s’encombrer de ces deux personnages qui n’avaient plus rien à apporter à l’histoire…

« L’eau de Dame Sae a purifiée Kaede » (page 145)

Après l’ouverture de son Torii, Kaede a connu une « phase de régression ». Aïguma la sent vidée de toute sa force et elle apparaît plus jeune et immature. Elle a également tout oublié du conflit en cours et de ses actes meurtriers. A l’arrivée de Kamuro venu la chercher, Kaede perd connaissance. Elle ne reprend ses esprits qu’à son arrivée dans le Honkan de l’eau. A son réveil, elle prétend que l’eau de Sae l’a purifiée, qu’elle l’a libérée de l’envoûtement de Kayano. Effectivement, à ce moment, elle redevient comme avant. Elle retrouve « toute sa tête » et n’est plus sous l’influence de l’homme du néant.

Ce passage assez peu expliqué n’a rien d’évident, de même que le retour à la raison de Higa. Est-ce que la phase de régression qu’elle a connue faisait partie de l’envoûtement de Kayano ? Et Higa ? Comment a-t-il retrouvé ses esprits dans ce cas ? Pourquoi n’a-t-il pas connu un même « rajeunissement psychologique » ?

Je parle plus en détail du retour à la raison de Higa et Kaede dans l’article Interprétations sur le conflit millénaire de Kamikaze.

Dans le volume 7

Aïda a des cheveux !?

Rien de telle qu’une erreur un peu grossière et légère pour conclure cet article sans prétention. Après un volume 6 dans lequel Aïda a toujours le crâne rasé, on le retrouve dans le volume 7, pourtant dans la continuité, avec une bonne épaisseur de cheveux. Il aurait fallu un ou deux mois (voire plus) pour que ses cheveux poussent autant. D’autre part, sa chevelure a également changé de couleur entre-temps. Originellement brun foncé, ses cheveux ont bien pâli. Moumoute ? Teinture de cheveux ? On peut aussi expliquer ce phénomène plus qu’étrange par une simple volonté de Satoshi Shiki de tester une troisième coupe de cheveux sur son personnage. Et tant pis pour la cohérence, après tout, ce changement n’a aucune incidence sur le final de Kamikaze.

Il faut rappeler qu’Aïda avait initialement changé de look pour se différencier de son rival, Kamuro.

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